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Comportement en milieu naturel

Connaître le comportement et les instincts du cochon en milieu naturel permet de mieux comprendre ses réactions et ses besoins. Cela permet également d’adapter l’environnement et l’éducation que vous lui offrez chez vous. Des erreurs pourront ainsi être évitées comme, par exemple, réprimander un instinct naturel au lieu de l’utiliser à des fins positives.

Chapitres traités dans cette rubrique :

Comportement social
Comportement de proie
Exploration
Communication
Instincts de propreté
Nourriture en milieu naturel
Thermorégulation
Gratouilles

Comportement social

Les cochons ont un comportement social très différent de la plupart des espèces domestiques. Ils ont une vie sociale très hiérarchisée, et ce dès leur naissance : ils vont s’affronter pour se répartir les différentes mamelles de leur mère. Ils naissent avec des dents très aiguisées pour pouvoir se battre entre eux !

Une fois qu’ils se sont répartis les différentes mamelles (ils tètent toujours la même mamelle), ils se battront à chaque fois qu’un de leurs frères ou sœurs essayera de la leur voler. À priori, le fait d’établir cet ordre aide à prévenir le besoin de toute autre agression concernant l’allaitement en assurant à chacun assez de lait. En général, le plus gros de la portée gagne la mamelle la plus productive. Il grandit et grossit donc plus vite que les autres. Il garde ainsi son statut de dominant jusqu’au sevrage. L’affirmation de la hiérarchie commence dès les premières heures de la naissance. Elle joue un rôle très important dans la vie des cochons.

Une approche originale à la mamelle !

Le même type de hiérarchie sociale va se mettre en place dans un groupe de cochons fraîchement constitué. À chaque fois qu’un cochon est mis en présence d’un autre cochon (ou autre animal) qu’il ne connaît pas, il va y avoir confrontation jusqu’à ce que leur place (dominé / dominant) soit bien établie.

Une bataille dans les règles de l’art

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Les affrontements augmentent dans les heures qui suivent la présentation des cochons puis s’estompent rapidement les jours qui suivent. La plupart des études montrent que la hiérarchie est relativement stable au bout de sept jours. Les comportements agressifs incluent : la charge et le fait de pousser violemment l’autre individu (tête, cou et épaule). Lorsque les affrontements se corsent, alors pincements et morsures prennent place (oreilles, joues, cou, épaule).

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Trace de dent !

Les cochons peuvent aussi renverser leur adversaire en plaçant leur tête en dessous du corps de l’autre, le soulevant du sol et le renversant. Un cochon peut en menacer un autre en faisant mine de l’attaquer bouche grande ouverte ou bien feindre une morsure sans pour autant qu’il y ait contact. Le geste le plus commun montré par le cochon vaincu est un léger abaissement de la tête (en la détournant de la direction du cochon vainqueur). Le cochon vaincu peut alors s’enfuir en étant pourchassé par le vainqueur. La fuite n’inhibe pas toujours de futurs actes d’agression de la part du cochon dominant.

Une fois que la hiérarchie est bien établie, l’approche du dominant peut engendrer la fuite du dominé. L’existence de signaux de soumission chez les cochons est encore un sujet de débat. Certains chercheurs suggèrent que le fait de détourner la tête de la direction du dominant est un signe de soumission. D’autres pensent que c’est le fait de fuir ou de s’en aller à l’approche du dominant qui montre la soumission. Il est de plus en plus évident qu’il existe un « ordre d’évitement » qui limite les agressions entre les cochons. Les études montrent aussi qu’il y a beaucoup plus d’affrontements lorsqu’on présente deux cochons de taille et de force similaires. Il apparaît que les cochons évaluent la force de leur adversaire, ainsi que leurs chances de vaincre ou de perdre la bataille en conséquence. Il y a donc moins d’agressivité dans les affrontements entre cochons de taille et poids différents qu’entre individus similaires physiquement.

Le statut de dominant dans le groupe donne à l’animal plus de liberté pour : l’accès à la nourriture, à l’abri, aux places de choix, le repos et les partenaires sexuels. Dans les groupes de cochons confinés dans des endroits de petite taille, la plupart des agressions à lieu au moment des repas.

Négociations pour l’accès à l’eau ou à la nourriture

Les études ont montré que le nombre d’agressions augmente lorsque les cochons sont placés dans des endroits exigus. On peut faire diminuer l’agressivité en donnant un environnement enrichi (jouets, occupations).
Comme dans leur environnement naturel, les bébés cochons qui ont été présentés à d’autres portées de cochons dans leur jeunesse se battent moins lorsqu’on les réunit à nouveau plus tard. Ils se reconnaissent. C’est pourquoi laisser le temps de faire connaissance (dans deux enclos contigus par exemple) à des cochons qui ne se connaissaient pas diminue les chances d’affrontement lorsqu’ils seront mis ensemble, même si les risques ne sont pas nuls.

Des comportements de rébellion (un individu dominé se montrant agressif envers un individu dominant) sont assez communs chez les cochons. Et même en cas d’agressivité sévère de la part d’un subordonné envers un supérieur, ce dernier peut simplement détourner sa tête de la direction du subordonné. Des petits groupes de cochons se connaissant bien ont plus de chance de montrer des comportements de rébellion et des relations de dominance assez floues. Plus il y a d’individus plus les chances d’interactions agressives augmentent. Dès lors, il serait plus exact de considérer que les relations entre les cochons sont bidirectionnelles et non unidirectionnelles, comme c’est le cas avec les autres espèces d’animaux domestiques.

En résumé, un ordre hiérarchique est établi dès lors que des cochons sont mis ensemble.

Tout nouvel arrivant dans le groupe sera affronté afin de déterminer sa place au sein du groupe. Une fois que les cochons ont clairement établi qui était le dominant et le dominé, ils vivent plus paisiblement.

Mais si jamais un cochon normalement dominant montre des signes de faiblesse, alors il y aura à nouveau confrontation. Le dominé ne se sentira plus en sécurité et ne fera plus confiance au dominant pour le guider. Le cochon aura toujours tendance à essayer de grimper d’une place dans l’échelle sociale s’il en a la possibilité.

Vous devez garder ce principe en tête, car toute l’éducation de votre animal se base dessus.
Le cochon remettra toujours votre autorité en question… à la moindre occasion !

Comportement de proie

Dans la nature, le cochon est une proie qui n’a pas de défense contre les prédateurs, à part la fuite.

C’est pour cela qu’ils détestent qu’on les porte ou les restreigne dans leurs mouvements. Seul un prédateur agirait de la sorte pour finir par les manger ! Ils détestent aussi les sols glissants et paniquent lorsqu’ils glissent car cela les met en danger s’ils doivent fuir tout à coup.

Ils ne supportent pas non plus être soulevés du sol ou qu’on les touche en se penchant sur eux (par le dessus) car seul un prédateur dans la nature agirait de la sorte pour les emmener et les manger…

Les cochons sont facilement sujets au stress et ils peuvent même en mourir dans les cas les plus extrêmes. (Le stress est, à la base, principalement un moyen de préservation contre les prédateurs)

Exploration

L’exploration est une activité caractéristique et assez unique chez l’espèce porcine. Elle est très importante.  La curiosité est exprimée par l’exploration et les animaux explorent leur environnement afin d’obtenir des informations à son propos.

Il est assez évident de suggérer que l’exploration est une source de plaisir en elle-même pour les animaux qui continuent de chercher même s’ils n’ont plus faim ni soif.

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Pas un cm² ne sera pas inspecté scrupuleusement…

Le cochon, lorsqu’il vit dans un environnement semi naturel, a montré qu’il passait un tiers de son temps dans l’exploration. L’exploration pour le cochon se situe au niveau du sol. Il va manipuler tous les objets qu’il peut trouver au sol ou dans le sol en le retournant, en reniflant, fouillant, poussant, mâchouillant. Si les cochons n’ont pas la possibilité d’explorer leur environnement suffisamment, ils vont alors développer d’autres comportements afin de pallier ce manque (ce qui n’est pas bon pour votre décoration intérieure !!). Des études montrent que la mise à disposition de jouets ou d’autres objets à manipuler fait diminuer le niveau d’agression entre des cochons qui viennent d’être mis ensembles.

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Jeux de cochons !

L’exploration et le jeu sont étroitement liés et sont très importants dans le développement des jeunes animaux. Cela les aide à développer leurs facultés à résoudre des problèmes. C’est pourquoi, un environnement non enrichi (sans jouets, ni objets) a plus d’incidence sur des jeunes cochons que sur des adultes.

Il a été démontré qu’empêcher les cochons de se livrer à l’exploration de leur environnement aura un effet négatif sur leurs réactions, en particulier lorsqu’on les met en présence de nouveaux stimuli. Ils réagiront négativement et avec du stress.

Communication

Langage corporel

Les cochons communiquent de plusieurs façons : par les grognements (divers et variés), mais aussi par le langage corporel, à travers différentes postures. Un cochon dominant se tiendra droit, de façon imposante, devant un cochon dominé qui baissera la tête et reculera pour montrer sa domination.

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Queue dressée, oreilles vers l’avant, attention à la charge !

Un cochon attaque sans faire de bruit. Il se met en arc de cercle (en « virgule »), se tourne vers sa victime et l’attaque en se déplaçant sur le côté. Ou bien charge d’un coup sans signe annonciateur !

Cochon en arc de cercle (position d’attaque)

Un cochon dérangé par un de ses congénères montrera son mécontentement par un rapide coup de tête sur le côté (accompagné ou non d’une morsure).

Harry charge le chien !

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La partie la plus expressive de leur anatomie est leur queue qui est droite et qui, chez le cochon nain, remue presque continuellement pour exprimer le bien-être et la satisfaction. La plupart des cochons nains ont de longues soies le long de la colonne vertébrale (à partir du milieu du dos jusqu’au-dessus de la tête). Ces poils se hérissent lorsqu’ils se veulent menaçants ou lorsqu’ils sont contents.

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Hérissement de la crête
Rosalie en train de se mettre en position d’alerte : oreilles dressées, crête hérissée (elle est en train de se lever pour se tenir le plus droit possible).

Audition et communication verbale

La communication vocale est le moyen de communication le plus développé chez les cochons, leur ouïe très développée est donc d’une extrême importance également.

À cause de la quasi-immobilité de leurs oreilles, les cochons doivent tourner la tête pour localiser l’endroit d’où provient le son.

Tête tournée pour localiser un bruit

Un vocabulaire très développé a été répertorié chez les porcs, allant de grognements très graves à des cris très aigus. Il est normal pour un cochon de grogner constamment lorsqu’il marche, explore, et salut un autre individu. Un cochon isolé parlera plus fréquemment que des cochons en groupe. Les cochons paniquent vite lorsqu’ils entendent un bruit soudain ou inhabituel. Le son d’un cochon qui panique alertera et mettra en panique les autres cochons aux alentours.

Cri d’alerte…
et fuite des autres cochons…

Vision

Très peu d’informations ont été publiées sur le sujet, et la plupart des articles sont contradictoires. Certains relatent que la vision des cochons est excellente, et d’autres qu’elle est très mauvaise ! Des études ont montré que même si les cochons sont non voyants, ils peuvent toujours établir et conserver leur rang dans l’échelle sociale (leur dominance), ce qui tendrait à prouver que la vue n’a pas un rôle important dans leur comportement à l’inverse de leurs autres sens. L’anatomie compacte et peu souple des cochons limite l’utilisation de leur vision. Les cochons nains, prédisposés à l’obésité, ont souvent des bourrelets de graisse qui leur descendent sur les yeux rendant encore plus mauvaise leur vue.

Comme dit précédemment, la partie la plus expressive de leur anatomie est leur queue qui est droite et qui remue presque continuellement. Une étude approfondie de cette particularité propre aux cochons nains pourrait prouver l’utilité de développer une meilleure compréhension de leur capacité visuelle.

Olfaction

C’est l’un des sens les plus importants qui va leur permettre de reconnaître les autres individus. Les cochons sont connus pour leur exceptionnel odorat et ce sens joue un rôle important dans leurs comportements.

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La taille de la partie du cerveau dédiée au sens de l’odorat est égale en taille aux deux autres espaces réservés pour l’audition et la vue. Les bébés cochons utilisent leur sens de l’odorat pour identifier la tétine qui leur est dédiée lorsque la tétée arrive. Les cochons adultes l’utilisent lorsqu’ils creusent pour trouver de la nourriture. Lorsque deux cochons sont présentés pour la première fois ils se sentent intensément autour de la tête et du ventre. Des études ont démontré que l’agression entre deux cochons qui viennent de se rencontrer peut être atténuée en les ayant privé du sens de l’odorat avant de les mettre ensemble.

L’instinct de propreté

Ce sont des animaux très propres malgré leur réputation. Ils apprennent à faire leurs besoins loin de leur nourriture et de leur couchage dès le premier jour de leur naissance et retournent toujours à ce même endroit tant qu’il n’est pas trop sale. Une fois que cet endroit est trop souillé à leurs yeux, ils vont faire à un autre endroit jusqu’à ce que ce nouveau coin toilette devienne sale à son tour (s’ils ont le choix bien évidement. Dans une étable sale, ils feront où ils peuvent).

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Pipi !

En fait, la propreté est apprise aux petits par leur mère. Les cochons font leurs besoins là où leur odeur d’urine se trouve. La première fois, ils feront là où la mère a déjà fait. Puis, ils y retourneront car l’odeur de leurs propres excréments s’y trouve. Les cochons sevrés trop tôt (moins de 6 semaines) peuvent avoir des problèmes de propreté.

Les cochons se roulent dans la boue : c’est le seul moyen pour eux de réguler leur température corporelle lorsqu’il fait trop chaud. Ça leur sert à la fois d’anti-parasitaire, et de crème solaire.

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La nourriture en milieu naturel

Les cochons sont omnivores. Ils recherchent leur nourriture en retournant le sol. Ils sont en général diurnes par nature mais, par climat très chaud, peuvent devenir nocturnes. Des cochons en liberté vont manger une grande variété de plantes et d’animaux incluant des racines, des graines, des herbes, des invertébrés, des œufs. Ils mangeront moins en été et plus en hiver. Les cochons ont des préférences pour les aliments contenant des niveaux élevés de sucre.

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S’alimenter occupe une grande place dans la vie des cochons

Lorsqu’ils se nourrissent seuls dans la nature, ils préfèrent faire plusieurs petits repas tout au long de la journée. Les cochons peuvent marcher de 1.5 à 3 Km par jour et passer le plus clair de leur temps à manger et fouiller le sol. Les cochons domestiques maintenus dans un environnement semi naturel passent plus de la moitié du temps à fouiller le sol. Les cochons vivants dans des endroits confinés, comme les cochons nains, peuvent consommer leurs repas en aussi peu de temps que 15 minutes par jour ! Ce qui ne leur laisse pas beaucoup de raison de vouloir explorer le reste du temps puisqu’ils ont eu leurs rations.

Si l’on donne à manger à des cochons ensemble, ils vont manger plus que s’ils mangeaient séparés les uns des autres.

Chez les cochons, boire est étroitement lié au fait de manger.  Seulement 25% de la consommation d’eau à lieu en dehors des 10 minutes précédant ou suivant le repas. S’il en a l’occasion, le cochon va alterner son repas avec son absorption d’eau jusqu’à satisfaction. Si on restreint la quantité de nourriture donnée à un cochon, il aura tendance à compenser en consommant de l’eau proportionnellement. Des études indiquent que c’est le sentiment de remplissage de l’abdomen qui régule la soif, non pas les mécanismes de régulation de l’eau dans le corps.

Thermorégulation

La thermorégulation (la régulation de la température corporelle) est un challenge plus prononcé pour les cochons que pour les autres espèces à cause de leur épaisse couche de graisse et de leurs rares glandes de sudation. Leurs poils clairsemés les exposent aux coups de soleil. Afin de maintenir leur température corporelle, les cochons s’appuient sur des stratégies de comportement. Lorsqu’ils ont froid, ils se collent les uns aux autres pour se réchauffer.

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Sansa – Tyrion – Daenerys
Empilement de cochons !

Lorsque la température monte, ils se séparent et s’allongent les uns à coté des autres sans se toucher.

Lorsqu’ils ont chaud, les cochons vont essayer de se rouler dans l’eau ou la boue par tous les moyens. Un manteau de boue a un effet rafraîchissant qui dure plus longtemps que des immersions répétées dans l’eau. Si le cochon a le choix entre de l’eau et de la boue, il n’hésitera pas : Il choisira la boue !

Les cochons sont très sensibles aux basses températures et surtout aux déplacements d’air. (Voir notre chapitre sur la thermorégulation)

Gratouilles

Les grattouilles ont l’air de jouer un rôle important dans leur vie de tous les jours. La plupart des cochons vont se gratter sur des objets fixes de leur environnement. Arbres, portes, grillage, poteaux à l’extérieur et meubles, passage de porte, murs, radiateurs, prises électriques pour l’intérieur.

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Grattouilles contre un arbre

Ce comportement peut être lié au fait que le cochon n’a pas la possibilité de se nettoyer lui-même (à cause de sa conformation physique) et qu’il n’existe pas de séance de nettoyage entre cochons.

Autre exemple de gratte gratte

Vive la Gratte-Gratte !

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